20 décembre 2008

La crise expliquée à mon cousin du bled

Cher cousin,
Je vais tenter de t’expliquer ce qui se passe avec mes mots :La crise financière et économique que le monde occidentale traverse ces dernières semaines est dite systémique. Elle est marquée par une crise de liquidité interbancaire et une crise du crédit. Ils appellent ça le « credit crunch ». C’est la dégringolade des marchés financiers, tu sais que moi et la bourse, … En somme c’est la crise des riches… les bénéficiaires du RMI et des ASSEDICS ne sont pas encore touchés, du moins pour le moment… Je te dirai même que,…. … depuis qu'on parle de crise j'ai sorti ma vieille carcasse de voiture. Oui celle là même qui consomme 10 litres au 100km car maintenant que l'essence coûte moins cher, je peux m’offrir une balade en famille les week-end. La raison, c’est la chute du prix du sans plomb 95 à la pompe. Le litre de SP95, tourne autour de 1,05€ alors qu’il valait entre 1,45€ et 1,50€ au mois de juillet 2008. J’ai entendu à la radio ce matin que c’est une conséquence de la chute du prix de baril. Il s’échangeait, ce matin du 19 décembre aux alentours de 38 $ alors qu’il frôlait les 150 $ il y a 3mois. Cette chute continue du prix du Baril a fini par susciter de l’inquiétude aux producteurs de pétrole au point de réunir les pays de l’OPEP pour s’entendre sur une baisse de la production de 2 200 000 barils par jour, histoire de pousser le prix du baril à la hausse. Mais parfois les marchés financiers sont sourds, le prix du baril a continué à dégringoler entre hier et aujourd’hui. Il n’y a pas eu effet immédiat sur les marchés puisque le prix du pétrole s’échange aux environs de 40 $, cela confirme, comme disent certains que le prix du pétrole est lié à un effet conjoncturel et non à loi de l’offre réelle et de la demande. Les analystes estiment que le juste prix comme dirait l’autre, le juste prix du baril devrait se situer entre 70 et 80 $. C’est un prix d’équilibre poursuivent-ils entre les consommateurs et les producteurs. Il permet à ces derniers d’investir dans des équipements nouveaux et dans la recherche des énergies renouvelables. Oui cher cousin, Depuis qu’on parle de crise, les prix ont baissé ; avec une trentaine d’euros, je remplis un caddie au supermarché. Les prix ont tellement baissé à tel point qu’en Espagne on achète 2 voitures pour le prix d’une. C’est comme s’il s’agissait de l’achat d’une brosse à dents. En France, Sarkozy offre 1000 euros de plus contre la reprise d’une voiture de 10ans et plus, à l’achat d’une voiture neuve. Des telles initiatives sont faites pour soutenir l’industrie automobile et relancer l’économie. Cela fait partie d’une politique de relance que t’expliquerai l’intérêt ci-dessous Mais pour revenir à mon caddie que je remplis à 30euros on parle de désinflation qu’il ne faut pas confondre avec la déflation. Cette baisse de prix concerne les biens de consommation de première nécessité. Mais si la baisse des prix concernait le prix de l’immobilier, les primes d’assurances et les prix des autres services, cela aurait été grave. Vas comprendre … Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), a indiqué mardi 16 décembre, qu’il «ne voit pas encore» de tendances déflationnistes en zone euro. La tendance actuelle serait plus à la désinflation, c’est-à-dire en un simple ralentissement des prix à la consommation, qu’à la déflation, qui se caractérise par une baisse générale des prix mais aussi de la masse monétaire. Ouaouh… Permets moi cher cousin de te rappeler quelques définitions macro. La désinflation correspond à un ralentissement de la hausse des prix, ou de baisse du taux d’inflation. « … quelle charabia… ». Elle est donc caractérisée par un ralentissement du prix à la consommation. Cette notion de désinflation ou inflation négative se définit comme la baisse de l’inflation. L’inflation se mesure au moyen d’un indice des prix à la consommation. En France, l’INSEE choisit un certain nombre de produits consommés (266), il regarde l’évolution de leur prix exprimée sous la forme d’indices. Il fait une moyenne pondérée des indices de prix de différents produits consommés (la pondération correspond au poids de chaque produit dans la consommation totale d’un ménage, car tous les produits ne sont pas consommés dans les mêmes quantités, le taux d’inflation est le taux de variation de l’indice des prix entre 2 dates). La déflation : une période de déflation est une période où l’on assiste non seulement à une baisse des prix, mais aussi à une chute de la production et donc à une augmentation du chômage. Si la baisse des prix à la consommation s’accompagne d’une baisse de l’investissement et de la production, alors on parle de déflation. Qu’est ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’avec la baisse des prix, les entrepreneurs voient leurs profits se réduire, rendant la survie de l’entreprise problématique. Ils décident alors de baisser de nouveaux les prix pour vendre plus. Mais cette mesure a un impact sur les salaires, qui doivent être réduits, ou sur les licenciements qui vont être développés. L’économie entre alors dans un cercle vicieux : la production et la consommation se réduisent. Les entreprises licencient. Avec la hausse du chômage, la consommation se réduit de nouveau. Les entreprises, se faisant concurrence, baissent de nouveau leurs prix, et ainsi de suite. De plus, les consommateurs, anticipant une baisse des prix ont tendance à différer leurs achats, ce qui conduit à une réduction de la production. En deux mots, la déflation est une situation dans laquelle l’activité économique d’un pays se détériore de façon cumulative : la baisse des prix engendrant celle des revenus, laquelle engendre à son tour une baisse de la demande qui incite les producteurs à baisser leurs prix. Alors cher cousin, moi je dis que Monsieur Jean-Claude Trichet est bien gentil mais dire qu’on n’est pas encore en période déflation c’est un peu exagéré. Moi, depuis que la crise de subprime est passée par là, j’ai été licencié, mon ex-employeur a mis la clé sous la porte et s’est évaporé, ma femme, caissière à ED (ça fait trois ans qu’elle travaille chez ED) est convoquée et invitée à avoir de la perf, (performance) tous les jours avec ses collègues par sa direction et sont menacées de licenciement. Moi je pense que ça y est on est entré dans une période de déflation en tout cas moi… j’ y suis, je ne sais pas pour les autres. Peut être aussi, c’est un discours qui est fait pour rassurer… Il est vrai cher Momo que … … lorsqu’un pays entre en période de déflation, il est très difficile d’en sortir. Il a fallu plusieurs années au Japon pour voir le bout du tunnel (s’il l’a vu) après le krach boursier et immobilier de 1990. Les Etas-Unis ont traversé trois ans de galère, entre décembre 1929 et mars 1933, après la crise de 1929. Les prix, à cette époque, avaient baissé de 27% et l’emploi de 16%, les salaires avaient baissé près de 40%. C’est pourquoi, cher ami, on n’arrête plus de parler, depuis le krach de septembre 2008, de politique ou de plan de relance. Le plus célèbre des plans est le plan Paulson. Henri Paulson, Secrétaire d’Etat américain au Trésor est devenu célèbre (au point d’être classé en deuxième position, Homme de l’année, par le magasine Times, après OBAMA, bien sûr) . Son plan initial de relance ou plan de sauvetage de Wall Street a été baptisé TARP (=Troubled asset relief program). En second lieu, le 25 novembre, l’administration Bush a annoncé, de nouvelles mesures pour rétablir l'accès au crédit. En plus du TARP, un plan de 700 milliards de dollars (541 milliards d'euros) qui consistait surtout en une injection de capitaux publics dans les banques, a été approuvé. 800 autres milliards pourraient aussi être dégagés pour soulager les mêmes banques de leurs actifs immobiliers "toxiques" aujourd'hui dévalorisés et pour soutenir plus directement l'accès au crédit. Il faut se rappeler que depuis Septembre le gouvernement américain a nationalisé la plus grosse compagnie d’assurance AIG pour lui éviter le dépôt de bilan, comme ce fut le cas de Lehman Brothers. Et encore récemment, ce vendredi 19 décembre, 17,4 milliards de dollars du fonds Paulson vont être débloqués en faveur des constructeurs automobiles General Motors et Chrysler pour soutenir l’économie. Cette semaine, toujours dans cet objectif de relance, la réserve fédérale américaine (=la banque centrale des Etats-Unis communément désignée par la Fed) a baissé son taux d’intérêt et se trouve actuellement dans une fourchette entre 0 et 0,25. Dans le Jargon, on dit que la banque centrale "fait tourner la planche à billets pour débloquer le crédit". Mais après ces électrochocs, on espérait dans les milieux financiers que Wall street allait gagner quelques points, on espérait qu’à l’ouverture du marché français, ce 17 décembre, l’indice CAC 40, allait décoller. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. … comme je te l’ai dit ci-haut parfois le marché financier sait être sourd… Il faut savoir qu’auparavant, la BCE, elle aussi de son coté, avait baissé son taux directeur à 2,5%. Les analystes estiment qu’elle pourrait baisser d’un demi point à un point en début 2009. D’autres s’étonnent tout de même, pourquoi elle n’a pas suivi directement la FED et baisser son taux directeur en zone euro. Quant au Japon, son taux directeur est proche de 0 il y a déjà 9ans Quel impact y a-t-il à la baisse des taux d’intérêt des banques centrales, me diras-tu ? Un taux d’intérêt proche de Zéro devait encourager les banques à emprunter pour prêter aux entreprises et aux particuliers. Cela, semble t-il, fait relancer la consommation. Donc relance l’économie. Je te renvoie à ton cours de macro que tu aimais tant. Au fait te souviens-tu des courbes IS-LM ? Bon courage… Toutefois, pour revenir à nos moutons, la frilosité des banquiers demeure. Les banquiers ne veulent toujours pas prêter de peur, peut-être, de retomber dans une nouvelle bulle spéculative de crédit. En tout cas, du coté du vieux continent, de G4 à G20, le président français Nicolas Sarkozy (3ème Homme de l’année) a réuni les grands de ce monde pour réfléchir sur des solutions à la crise en novembre dernier. Plusieurs initiatives ont été observées. Le G20 ou groupe de 20 pays les plus riches se sont réunis en novembre 2008, deux mois après le Krach de Wall street, et se sont promis « d’accroître leurs exigences en matière de transparence sur les produits financiers complexes ». Ils se sont promis aussi de rejeter le protectionnisme dans les 12 mois à venir, s’abstenir d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement et au commerce des biens et services. « Nous nous efforcerons de parvenir cette année à un accord sur des modalités conduisant à la conclusion de l’agenda pour le développement de DOHA de l’OMC avec un résultat ambitieux et équilibré ». Le libre échange et la mondialisation financière pourront se prévaloir de l’aval de gouvernements du reste du monde, et cela constituera une conclusion singulière – et certainement provisoire – de la tempête économique. On a beau critiqué Sarkozy, mais cet homme a la baraka, il continue à plaire. Son volontarisme plaît aux Français. Selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI, trois mois après le début de la crise, 56 % des français estiment que le chef de l'État gère «très bien» et «assez bien» la crise. Cependant, loin des attentes du public, loin des 800 milliards de dollars du plan Paulson, SarkoZy Propose un plan à hauteur de 26 milliards d’euros. Mais, l’opinion estime d'ores et déjà que ce plan va permettre d'amortir le choc économique à venir. La philosophie du plan Sarkozy est un soutien à l'investissement et non directement la consommation, de quoi laisser perplexes bon nombre d'économistes qui estiment que l'accent aurait dû être davantage mis sur la consommation. Les mesures de soutien à l’économie française concernent essentiellement la revalorisation du minimum vieillesse, la création de 70 000 logements supplémentaires, les 4 milliards d'investissements dans les infrastructures et le doublement du prêt à taux zéro, la prime à la casse de 1 000 euros, le fonds d'aide à la restructuration de la filière automobile de 300 millions, et une prime de 200 euros qui sera versée en avril aux bénéficiaires du RSA Cher cousin, ce qui m’a fait le plus peur, c’est l’affaire Bernard Madoff. Ce courtier qui a su détourner plus de 50milliards de dollars, et cela depuis des années. J’ai pris peur quand l’AMF (Autorité des Marchés financiers) a annoncé que certains petits épargnants français seraient touchés par ce qui est qualifié de la plus grande arnaque du siècle. Je me suis dit : « ça y est mon livret A où l’on me vire mes allocations ASSEDICS doit être actuellement fermé ». Mais très rapidement, le Ministère français des Finances a rectifié en spécifiant que les produits concernés sont des OPCVM, produits à haut risque, détenus par des épargnants avertis. Oh les pauvres, je les plains. En ce qui me concerne, cette fois-ci, je suis épargné. Mes salutations à toute la famille, portez vous bien, vous tous Ton cousin résident en France (Lyon) J’ai compris que tu étais inquiet à l’idée de savoir que je réside dans un pays qui traverse une période de crise économique mondiale. Je me mets à ta place et je te comprends. Cette même inquiétude m’avait envahi au courant du premier semestre 2008 lorsque l’Afrique traversait une crise alimentaire mondiale avec la hausse des prix des denrées alimentaires de base,mais ne t’en fais pas pour moi, et pour cause …

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