20 décembre 2008

La crise expliquée à mon cousin du bled

Cher cousin,
Je vais tenter de t’expliquer ce qui se passe avec mes mots :La crise financière et économique que le monde occidentale traverse ces dernières semaines est dite systémique. Elle est marquée par une crise de liquidité interbancaire et une crise du crédit. Ils appellent ça le « credit crunch ». C’est la dégringolade des marchés financiers, tu sais que moi et la bourse, … En somme c’est la crise des riches… les bénéficiaires du RMI et des ASSEDICS ne sont pas encore touchés, du moins pour le moment… Je te dirai même que,…. … depuis qu'on parle de crise j'ai sorti ma vieille carcasse de voiture. Oui celle là même qui consomme 10 litres au 100km car maintenant que l'essence coûte moins cher, je peux m’offrir une balade en famille les week-end. La raison, c’est la chute du prix du sans plomb 95 à la pompe. Le litre de SP95, tourne autour de 1,05€ alors qu’il valait entre 1,45€ et 1,50€ au mois de juillet 2008. J’ai entendu à la radio ce matin que c’est une conséquence de la chute du prix de baril. Il s’échangeait, ce matin du 19 décembre aux alentours de 38 $ alors qu’il frôlait les 150 $ il y a 3mois. Cette chute continue du prix du Baril a fini par susciter de l’inquiétude aux producteurs de pétrole au point de réunir les pays de l’OPEP pour s’entendre sur une baisse de la production de 2 200 000 barils par jour, histoire de pousser le prix du baril à la hausse. Mais parfois les marchés financiers sont sourds, le prix du baril a continué à dégringoler entre hier et aujourd’hui. Il n’y a pas eu effet immédiat sur les marchés puisque le prix du pétrole s’échange aux environs de 40 $, cela confirme, comme disent certains que le prix du pétrole est lié à un effet conjoncturel et non à loi de l’offre réelle et de la demande. Les analystes estiment que le juste prix comme dirait l’autre, le juste prix du baril devrait se situer entre 70 et 80 $. C’est un prix d’équilibre poursuivent-ils entre les consommateurs et les producteurs. Il permet à ces derniers d’investir dans des équipements nouveaux et dans la recherche des énergies renouvelables. Oui cher cousin, Depuis qu’on parle de crise, les prix ont baissé ; avec une trentaine d’euros, je remplis un caddie au supermarché. Les prix ont tellement baissé à tel point qu’en Espagne on achète 2 voitures pour le prix d’une. C’est comme s’il s’agissait de l’achat d’une brosse à dents. En France, Sarkozy offre 1000 euros de plus contre la reprise d’une voiture de 10ans et plus, à l’achat d’une voiture neuve. Des telles initiatives sont faites pour soutenir l’industrie automobile et relancer l’économie. Cela fait partie d’une politique de relance que t’expliquerai l’intérêt ci-dessous Mais pour revenir à mon caddie que je remplis à 30euros on parle de désinflation qu’il ne faut pas confondre avec la déflation. Cette baisse de prix concerne les biens de consommation de première nécessité. Mais si la baisse des prix concernait le prix de l’immobilier, les primes d’assurances et les prix des autres services, cela aurait été grave. Vas comprendre … Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), a indiqué mardi 16 décembre, qu’il «ne voit pas encore» de tendances déflationnistes en zone euro. La tendance actuelle serait plus à la désinflation, c’est-à-dire en un simple ralentissement des prix à la consommation, qu’à la déflation, qui se caractérise par une baisse générale des prix mais aussi de la masse monétaire. Ouaouh… Permets moi cher cousin de te rappeler quelques définitions macro. La désinflation correspond à un ralentissement de la hausse des prix, ou de baisse du taux d’inflation. « … quelle charabia… ». Elle est donc caractérisée par un ralentissement du prix à la consommation. Cette notion de désinflation ou inflation négative se définit comme la baisse de l’inflation. L’inflation se mesure au moyen d’un indice des prix à la consommation. En France, l’INSEE choisit un certain nombre de produits consommés (266), il regarde l’évolution de leur prix exprimée sous la forme d’indices. Il fait une moyenne pondérée des indices de prix de différents produits consommés (la pondération correspond au poids de chaque produit dans la consommation totale d’un ménage, car tous les produits ne sont pas consommés dans les mêmes quantités, le taux d’inflation est le taux de variation de l’indice des prix entre 2 dates). La déflation : une période de déflation est une période où l’on assiste non seulement à une baisse des prix, mais aussi à une chute de la production et donc à une augmentation du chômage. Si la baisse des prix à la consommation s’accompagne d’une baisse de l’investissement et de la production, alors on parle de déflation. Qu’est ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’avec la baisse des prix, les entrepreneurs voient leurs profits se réduire, rendant la survie de l’entreprise problématique. Ils décident alors de baisser de nouveaux les prix pour vendre plus. Mais cette mesure a un impact sur les salaires, qui doivent être réduits, ou sur les licenciements qui vont être développés. L’économie entre alors dans un cercle vicieux : la production et la consommation se réduisent. Les entreprises licencient. Avec la hausse du chômage, la consommation se réduit de nouveau. Les entreprises, se faisant concurrence, baissent de nouveau leurs prix, et ainsi de suite. De plus, les consommateurs, anticipant une baisse des prix ont tendance à différer leurs achats, ce qui conduit à une réduction de la production. En deux mots, la déflation est une situation dans laquelle l’activité économique d’un pays se détériore de façon cumulative : la baisse des prix engendrant celle des revenus, laquelle engendre à son tour une baisse de la demande qui incite les producteurs à baisser leurs prix. Alors cher cousin, moi je dis que Monsieur Jean-Claude Trichet est bien gentil mais dire qu’on n’est pas encore en période déflation c’est un peu exagéré. Moi, depuis que la crise de subprime est passée par là, j’ai été licencié, mon ex-employeur a mis la clé sous la porte et s’est évaporé, ma femme, caissière à ED (ça fait trois ans qu’elle travaille chez ED) est convoquée et invitée à avoir de la perf, (performance) tous les jours avec ses collègues par sa direction et sont menacées de licenciement. Moi je pense que ça y est on est entré dans une période de déflation en tout cas moi… j’ y suis, je ne sais pas pour les autres. Peut être aussi, c’est un discours qui est fait pour rassurer… Il est vrai cher Momo que … … lorsqu’un pays entre en période de déflation, il est très difficile d’en sortir. Il a fallu plusieurs années au Japon pour voir le bout du tunnel (s’il l’a vu) après le krach boursier et immobilier de 1990. Les Etas-Unis ont traversé trois ans de galère, entre décembre 1929 et mars 1933, après la crise de 1929. Les prix, à cette époque, avaient baissé de 27% et l’emploi de 16%, les salaires avaient baissé près de 40%. C’est pourquoi, cher ami, on n’arrête plus de parler, depuis le krach de septembre 2008, de politique ou de plan de relance. Le plus célèbre des plans est le plan Paulson. Henri Paulson, Secrétaire d’Etat américain au Trésor est devenu célèbre (au point d’être classé en deuxième position, Homme de l’année, par le magasine Times, après OBAMA, bien sûr) . Son plan initial de relance ou plan de sauvetage de Wall Street a été baptisé TARP (=Troubled asset relief program). En second lieu, le 25 novembre, l’administration Bush a annoncé, de nouvelles mesures pour rétablir l'accès au crédit. En plus du TARP, un plan de 700 milliards de dollars (541 milliards d'euros) qui consistait surtout en une injection de capitaux publics dans les banques, a été approuvé. 800 autres milliards pourraient aussi être dégagés pour soulager les mêmes banques de leurs actifs immobiliers "toxiques" aujourd'hui dévalorisés et pour soutenir plus directement l'accès au crédit. Il faut se rappeler que depuis Septembre le gouvernement américain a nationalisé la plus grosse compagnie d’assurance AIG pour lui éviter le dépôt de bilan, comme ce fut le cas de Lehman Brothers. Et encore récemment, ce vendredi 19 décembre, 17,4 milliards de dollars du fonds Paulson vont être débloqués en faveur des constructeurs automobiles General Motors et Chrysler pour soutenir l’économie. Cette semaine, toujours dans cet objectif de relance, la réserve fédérale américaine (=la banque centrale des Etats-Unis communément désignée par la Fed) a baissé son taux d’intérêt et se trouve actuellement dans une fourchette entre 0 et 0,25. Dans le Jargon, on dit que la banque centrale "fait tourner la planche à billets pour débloquer le crédit". Mais après ces électrochocs, on espérait dans les milieux financiers que Wall street allait gagner quelques points, on espérait qu’à l’ouverture du marché français, ce 17 décembre, l’indice CAC 40, allait décoller. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. … comme je te l’ai dit ci-haut parfois le marché financier sait être sourd… Il faut savoir qu’auparavant, la BCE, elle aussi de son coté, avait baissé son taux directeur à 2,5%. Les analystes estiment qu’elle pourrait baisser d’un demi point à un point en début 2009. D’autres s’étonnent tout de même, pourquoi elle n’a pas suivi directement la FED et baisser son taux directeur en zone euro. Quant au Japon, son taux directeur est proche de 0 il y a déjà 9ans Quel impact y a-t-il à la baisse des taux d’intérêt des banques centrales, me diras-tu ? Un taux d’intérêt proche de Zéro devait encourager les banques à emprunter pour prêter aux entreprises et aux particuliers. Cela, semble t-il, fait relancer la consommation. Donc relance l’économie. Je te renvoie à ton cours de macro que tu aimais tant. Au fait te souviens-tu des courbes IS-LM ? Bon courage… Toutefois, pour revenir à nos moutons, la frilosité des banquiers demeure. Les banquiers ne veulent toujours pas prêter de peur, peut-être, de retomber dans une nouvelle bulle spéculative de crédit. En tout cas, du coté du vieux continent, de G4 à G20, le président français Nicolas Sarkozy (3ème Homme de l’année) a réuni les grands de ce monde pour réfléchir sur des solutions à la crise en novembre dernier. Plusieurs initiatives ont été observées. Le G20 ou groupe de 20 pays les plus riches se sont réunis en novembre 2008, deux mois après le Krach de Wall street, et se sont promis « d’accroître leurs exigences en matière de transparence sur les produits financiers complexes ». Ils se sont promis aussi de rejeter le protectionnisme dans les 12 mois à venir, s’abstenir d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement et au commerce des biens et services. « Nous nous efforcerons de parvenir cette année à un accord sur des modalités conduisant à la conclusion de l’agenda pour le développement de DOHA de l’OMC avec un résultat ambitieux et équilibré ». Le libre échange et la mondialisation financière pourront se prévaloir de l’aval de gouvernements du reste du monde, et cela constituera une conclusion singulière – et certainement provisoire – de la tempête économique. On a beau critiqué Sarkozy, mais cet homme a la baraka, il continue à plaire. Son volontarisme plaît aux Français. Selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI, trois mois après le début de la crise, 56 % des français estiment que le chef de l'État gère «très bien» et «assez bien» la crise. Cependant, loin des attentes du public, loin des 800 milliards de dollars du plan Paulson, SarkoZy Propose un plan à hauteur de 26 milliards d’euros. Mais, l’opinion estime d'ores et déjà que ce plan va permettre d'amortir le choc économique à venir. La philosophie du plan Sarkozy est un soutien à l'investissement et non directement la consommation, de quoi laisser perplexes bon nombre d'économistes qui estiment que l'accent aurait dû être davantage mis sur la consommation. Les mesures de soutien à l’économie française concernent essentiellement la revalorisation du minimum vieillesse, la création de 70 000 logements supplémentaires, les 4 milliards d'investissements dans les infrastructures et le doublement du prêt à taux zéro, la prime à la casse de 1 000 euros, le fonds d'aide à la restructuration de la filière automobile de 300 millions, et une prime de 200 euros qui sera versée en avril aux bénéficiaires du RSA Cher cousin, ce qui m’a fait le plus peur, c’est l’affaire Bernard Madoff. Ce courtier qui a su détourner plus de 50milliards de dollars, et cela depuis des années. J’ai pris peur quand l’AMF (Autorité des Marchés financiers) a annoncé que certains petits épargnants français seraient touchés par ce qui est qualifié de la plus grande arnaque du siècle. Je me suis dit : « ça y est mon livret A où l’on me vire mes allocations ASSEDICS doit être actuellement fermé ». Mais très rapidement, le Ministère français des Finances a rectifié en spécifiant que les produits concernés sont des OPCVM, produits à haut risque, détenus par des épargnants avertis. Oh les pauvres, je les plains. En ce qui me concerne, cette fois-ci, je suis épargné. Mes salutations à toute la famille, portez vous bien, vous tous Ton cousin résident en France (Lyon) J’ai compris que tu étais inquiet à l’idée de savoir que je réside dans un pays qui traverse une période de crise économique mondiale. Je me mets à ta place et je te comprends. Cette même inquiétude m’avait envahi au courant du premier semestre 2008 lorsque l’Afrique traversait une crise alimentaire mondiale avec la hausse des prix des denrées alimentaires de base,mais ne t’en fais pas pour moi, et pour cause …

17 décembre 2008

Les implications de la crise financière de 2008 sur les insitutions internationales

Introduction

La crise financière de 2008 est une crise essentiellement systémique.

Elle est marquée par une crise de liquidité interbancaire et une crise du crédit (credit crunch).
Elle a pris son origine dans « l’excès de confiance » des agents bancaires qui ont accordé des crédits immobiliers à des personnes moins solvables
au sens économique du terme. En d’autres termes, certaines banques américaines ont accordé des prêts hypothécaires à des ménages
aux revenus très modestes (les ” subprime “). Ces ménages ont pu acquérir des biens fonciers (terrains, logements), provoquant ainsi
une demande excessive, et faisant grimper les prix à l’excès. Ce n’est donc nullement pas, au départ, une bulle spéculative
immobilière, mais une bulle financière des crédits octroyés.

Ensuite le système s’est effondré : ces ménages emprunteurs, ayant contracté des prêts surévalués deviennent insolvables. Les biens immobiliers revendus ne recouvrent pas les créances. Le système bancaire va perdre de l’argent en revendant les maisons hypothéquées.

Par le phénomène de la mondialisation, les conséquences sévères du marché de l’immobilier et du crédit vont vite se répandre comme boule de neige sur toute la planète. Elles touchent particulièrement les pays riches. En décembre 2008 près de deux millions
d’américains ont perdu leur travail au cours de l’année, laissant prévoir les pires statistiques depuis 1945.
Le taux de chômage est le plus élevé depuis 15ans (6,7%). Les bourses européennes ont-elles aussi décroché.
Depuis septembre 2008, on a assisté à une chute vertigineuse des bourses du vieux continent.
En France, par exemple, La caisse des dépôts et Consignations, pierre angulaire des plans de soutien de l’Etat à l’économie,
est affectée elle aussi par le Krach boursier, et pourtant elle espérait courant novembre 2008 pouvoir annoncer des bénéfices de
quelques centaines de millions d’euros pour 2008. Mais qu’en est – il des institutions internationales, objets de notre étude ?
Nées à la suite de la crise économique de 1929, vont-elles survivre à celle de 2008 ? Quel impact cette crise aura-t-elle sur
les Institutions internationales ? Y’aura-t-il apparition de nouvelles institutions internationales ?

L’objet de cet article porte sur les implications de la crise financière de 2008 sur les institutions internationales.

Apparues à l’issue d’une crise aussi semblable, je vais évoquer, dans un premier temps, l’origine des institutions financières de
Brettons Woods, ensuite j’étudierai brièvement le rôle joué par les autres organisations celles de la coopération internationale,
et enfin je m’interrogerai sur les conséquences à venir sur le monde, et particulièrement sur les institutions de Bretton Wood


I. Première partie : L’origine des institutions de Bretton Woods

Le FMI et la Banque mondiale sont des institutions jumelles qui font partie du système des Nations Unies.
Elles poursuivent un même but : relever le niveau de vie des pays membres. Leurs approches à cet égard sont complémentaires :
le FMI s'efforce d'assurer la stabilité du système financier international et la Banque mondiale se consacre au développement économique à long terme et à la lutte contre la pauvreté.
C’est en 1944, le 22 juillet, qu’a pris fin la conférence de Bretton Woods.
La Banque mondiale et le Front Monétaire International naîtront à l’issu de cette conférence.

En effet, dès 1941, en pleine seconde guerre mondiale, que débutent l’élaboration et la discussion sur les institutions internationales à mettre en place une fois ce conflit majeur terminé. Au sein de l’administration américaine, Harry White remet en mai 1942 au président Franklin Roosevelt un plan intitulé « Plan pour un fonds de stabilisation des Nations unies et associées et d’une Banque des Nations unies pour la reconstruction et le développement ». Un de ses objectifs consiste à convaincre les nations alliées en lutte contre les puissances de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon) qu’une fois la paix venue, des mécanismes devront être mis en place pour empêcher que l’économie mondiale n’entre à nouveau dans une dépression comparable à celle des années 1930. Les faits : Entre 1920 et 1930, les Etats-Unis furent touchés par une profonde dépression économique de plein fouet, avec un effet de contagion sur l’ensemble du capitalisme mondial : en 1931, l’Allemagne interrompt le remboursement de sa dette de guerre à l’égard de la France, de la Belgique, de l’Italie et de la Grande Bretagne. Dans la foulée, ces pays interrompent le remboursement de leur dette extérieure à l’égard des Etats-Unis. De leur côté, les Etats-Unis réduisent radicalement leurs exportations de capitaux en 1928 et surtout en 1931. Simultanément, ils diminuent fortement leurs importations. Conséquence : le flux de dollars des Etats-Unis vers le reste du monde se tarit, les pays endettés à l’égard de la première puissance mondiale ne disposent plus d’assez de dollars pour la rembourser. De même, les dollars leur manquent pour acheter les produits nord-américains. La machine capitaliste mondiale se grippe. Les dévaluations compétitives se multiplient car chaque pays essaye de conquérir des parts de marchés aux dépens des autres. Le monde capitaliste développé s’installe dans une spirale récessive. Une des leçons tirées par le gouvernement des Etats-Unis sous Franklin Roosevelt, c’est qu’un grand pays créancier doit mettre à la disposition des pays débiteurs les devises qui leur serviront à payer leurs dettes. Une autre leçon, audacieuse celle-là, c’est que dans certains cas, il est préférable de faire des dons plutôt que des prêts si un Etat veut que ses industries exportatricestirent un profit maximum et durable.

  1. Les discussions au sein de l’administration Roosevelt

    Dès 1942, l’administration Roosevelt discute activement de l’ordre économique et financier à établir dans l’après-guerre.
    Certaines idées reviennent régulièrement sur la table en matière de dette et de mouvements de capitaux :
    il faut mettre en place des institutions publiques multilatérales qui, face au caractère aléatoire de l’investissement
    international privé, fournissent des capitaux publics. Ces institutions devraient “réglementer les investissements internationaux de
    capitaux privés en prévoyant des possibilités judiciaires et d’arbitrage pour le règlement des différends entre créanciers et
    débiteurs et pour écarter le danger de l’utilisation par les pays créanciers de leurs revendications comme base pour des exigences
    politiques, économiques ou militaires ou illégitimes. » (extrait d’un mémorandum du Conseil des relations étrangères daté du
    1er avril 1942).

  2. Premier projet très ambitieux celui d’Harry White
    Comme indiqué plus haut, Harry White travaille dès 1941 au sein du département du Trésor à l’élaboration d’un plan visant à
    la mise en place de deux grandes institutions multilatérales. Franklin Roosevelt reçoit un premier plan en mai 1942 selon lequel
    il ne faut pas attendre la fin de la guerre pour créer un Fonds de stabilisation des taux de changes (le futur Fonds monétaire
    international) et une Banque internationale pour fournir des capitaux. Il précise : « Deux agences séparées, bien que liées,
    vaudraient mieux qu’une, car une agence s’occupant des deux tâches aurait trop de pouvoir et ferait courir le risque de trop grandes
    erreurs de jugement ». Le Fonds et la Banque devraient rassembler toutes les nations, en commençant par les alliés.
    Le poids relatif de chaque nation membre serait fonction de son poids économique. Les pays emprunteurs devraient faire partie de
    la Banque car cela les motiverait à rembourser. Les deux institutions devraient favoriser des politiques garantissant le plein emploi.
    Le Fonds devrait œuvrer à la stabilité des taux de change, l’abandon progressif des contrôles sur les changes et l’abandon des
    subsides aux exportations. La Banque, elle, devrait fournir des capitaux pour la reconstruction des pays affectés par la guerre et
    pour le développement des régions arriérées ; elle devrait aider à stabiliser les prix des matières premières. La Banque devrait
    prêter des capitaux à partir de son capital propre et disposer de sa propre monnaie : l’unitas. Le projet ambitieux tel que conçu
    par Harry White est profondément revu à la baisse au cours des deux années qui suivent. En effet, Wall Street et le parti
    républicain sont particulièrement hostiles à plusieurs éléments fondamentaux du projet White. Ils ne veulent pas de deux institutions
    publiques fortes qui prétendraient réglementer la circulation des capitaux privés et les concurrenceraient. Franklin Roosevelt
    décide de composer avec eux, ce qui permet de garantir en bout de course que le Congrès ratifie à une large majorité, en 1945, les accords de Bretton Woods de juillet 1944. Les concessions faites par Franklin Roosevelt sont considérables au point qu’elles
    dénaturent le projet original. Et pourtant, Wall Street attendra 1947 avant d’appuyer vraiment la Banque et le Fonds.


En dehors de ces deux institutions, on peut aussi étudier les institutions de coopération internationale


II. Deuxième partie : les organisations de coopération internationale


La perte d'autonomie des politiques économiques nationales pousse les Etats à tenter de mettre en place une coopération internationale
visant entre autre à redéfinir le mode de régulation de l'économie mondiale, soit au travers d'institutions internationales,
soit grâce à une meilleur coordination des politiques nationales. Cette coordination des politiques internationales permettrait
alors d'éviter que les risques systémiques ne s'aggravent dans un monde qui est de plus en plus sensible au déclenchement et à
la diffusion de crises financières et économiques.



  1. L'essor des institutions internationales
    Suite à la première guerre mondiale, un certain nombre d'institutions internationales ont vu le jour.
    Ces dernières années sont caractérisées soit par l'accroissement du rôle joué par ces organismes dans la régulation du fonctionnement
    de l'économie mondiale, soit par une redéfinition de leur mission et de leur mode de fonctionnement pour tenir compte des mutations
    du système financier et économique.
    Ces institutions, parfois décriées pour leurs orientations moins libérales ont pris récemment de l'importance du fait notamment de
    leur intervention dans la résolution des différentes crises ayant secouées l'économie mondiale au cours de ces dernières années.

  2. Les principales institutions internationales :

    • L'Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale dont la coopération dans les domaines du droit international, la sécurité internationale, le développement économique,
      le progrès social et les Droits de l'Homme. L'ONU est fondée en 1945 en remplacement de la Société des Nations (SDN),
      pour mettre fin aux guerres entre les pays et pour fournir une plateforme de dialogue.

    • L’Union européenne (UE) correspond à une organisation internationale d’intégration.
      Elle se distingue des organisations de coopération (qui respectent la souveraineté des Etats) par le fait qu’elle repose sur des transferts de souveraineté au profit des institutions de l’Union. Ces prérogatives transférées font de l’UE une véritable structure supranationale

    • L'Organisation mondiale du commerce (OMC, ou World Trade Organization, WTO) est une organisation internationale qui
      s'occupe des règles régissant le commerce international entre les pays. Au cœur de l'organisation se trouvent les Accords del'OMC, négociés et signés à Marrakech par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est d'aider, par la réduction d'obstacles au libre-échange, les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités. L'OMC a succédé au GATT en 1995 et regroupe plus de 130 pays.
      Le principal acquis de l'OMC est qu'elle dispose d'un système de règlement des désaccords commerciaux pouvant apparaître entre
      certain de ces pays membres.

    • L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO en anglais : Food and Agriculture Organization
      of the United Nations) est une organisation spécialisée du système des Nations unies, créée en 1945 au Québec.
      Son siège est à Rome depuis 1951. La FAO regroupe 190 membres (189 États plus l’Union européenne).
      Son objectif suprême affiché est « Aider à construire un monde libéré de la faim ».

    • L'Institut de relations internationales et stratégiques est un centre de recherche français en relations internationales
      qui s'intéresse tout particulièrement aux questions relatives à la politique étrangère, la stratégie, la sécurité et la défense.

    • Créée en 1959, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais OECD : est une organisation internationale
      d'études économiques, dont les pays membres, principalement des pays développés, ont en commun un système de gouvernement
      démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative.
      L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) qui a existé de 1948 à 1960 et qui a joué un rôle
      important dans l'exécution du plan Marshall. En 2007, l'OCDE compte 30 pays membres, regroupe plusieurs centaines d'experts
      dans ses centres de recherche à Paris et publie fréquemment des études économiques — analyses, prévisions et recommandations
      de politique économique — et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

    • Le rôle de l'OCDE est devenu au fil du temps un acteur incontournable de cette concertation internationale puisque cet organisme,
      d'essence libérale, regroupant l'essentiel des pays développés (Pays d'Europe de l'Ouest, Etats-Unis, Canada, Japon, Australie
      et Nouvelle-Zélande) procède à l'évaluation de la situation économique tant conjoncturelle que structurelle de ses pays membres
      à partir de laquelle il va émettre un certain nombre de propositions visant à améliorer la situation existante.
      Afin de tenir compte du développement économique rapide d'un certain nombre de pays en voie de développement,
      l’OCDE compte depuis peu, parmi ses membres, le Mexique (1993), la République Tchèque et la Hongrie (1995) ainsi que la Corée
      du Sud (1996).
    • Le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) Le PNUD est le réseau mondial de développement dont dispose
      le système des Nations Unies. Il prône le changement, et relie les pays aux connaissances, expériences et ressources dont
      leurs populations ont besoin pour améliorer leur vie.

    • L’Organisation mondiale de la santé (ou OMS), spécialisée de l'ONU pour la santé. Elle dépend directement du Conseil économique
      et social des Nations unies et son siège se situe à Genève, en Suisse.

    • L'UNICEF est chargé par l'Assemblée générale des Nations Unies, de défendre les droits des enfants, d'aider à répondre à
      leurs besoins essentiels et de favoriser leur plein épanouissement. L'UNICEF est l'élément moteur qui aide à construire
      un monde où les droits de chaque enfant seront réalisés.

    • L'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) est un organisme connexe des Nations Unies destiné à promouvoir et développer le tourisme.

    • L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (ou Unesco) est une institution spécialisée du
      Système des Nations Unies créée le 16 novembre 1945.

    • Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) est une coalition, créée en 1995, de 190 compagnies
      internationales unies par un engagement commun de développement durable à travers les trois piliers de la croissance
      économique, de l'équilibre écologique, et du progrès social.

    • ...etc.


  3. La coordination des politiques économiques

    En plus de ces organismes internationaux, qui sont intervenus de plus en plus ces dernières années pour faire face à
    la multiplication des crises financières de certains pays, il apparaît de plus en plus nécessaire de prévenir l'apparition de ces
    dysfonctionnements en accentuant la coordination internationale des politiques économiques. L'interdépendance croissante des
    économies pousse les décideurs à se concerter soit dans un cadre formel, soit au travers de groupes de réunion organisés périodiquement
    entre un certain nombre de pays.


En effet, en parallèle à ces instances de concertation, des réunions informelles réunissent régulièrement un certain nombre de pays.
A l'occasion de ces réunions, les pays participants abordent la situation économique conjoncturelle et mettent en place des concertations portant sur différents domaines relevant de la régulation de l'économie mondiale. Le G7, regroupant les principaux pays développés du monde s'est progressivement élargi à un certain nombre de pays, d'une part pour ne pas être accusé de constituer une sorte de "directoire mondial" cherchant uniquement à favoriser les intérêts de ces pays membres, et d'autre part, pour tenir compte de l'arrivée de nouveaux acteurs de poids dans la nouvelle division internationale du travail. G7, G8 voire G20, ces forums de discussions sont en train de devenir de véritables lieux de concertation qui permettent une meilleure coordination
des politiques économiques.

  • Le G20 ou groupe de 20 pays les plus riches

    En novembre 2008, deux mois après le Krach de Wall street les pays du G20 se sont promis « d’accroître leurs exigences en matière
    de transparence sur les produits financiers complexes ». Ils se sont promis aussi de rejeter le protectionnisme dans les 12 mois à
    venir, s’abstenir d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement et au commerce des biens et services.
    « Nous nous efforcerons de parvenir cette année à un accord sur des modalités conduisant à la conclusion de l’agenda pour
    le développement de DOHA de l’OMC avec un résultat ambitieux et équilibré ». Le libre échange et la mondialisation financière
    pourront se prévaloir de l’aval de gouvernements du reste du monde, et cela constituera une conclusion singulière –
    et certainement provisoire – de la tempête économique.



III. Les implications de la crise


  1. L’impact de la crise sur les trois groupes des pays



    1. La crise financière et les pays industrialisés

      Ce qui caractérise les économies industrialisées modernes dans le nouveau capitalisme sont des économies de crédit.
      D’une part, les entreprises de production financent essentiellement sur crédits bancaires leurs cycles d’investissement et d’exploitation ; d’autre part, les ménages eux-mêmes ont de plus en plus recours au crédit pour financer leur consommation, au point qu’un grand nombre d’entre eux se trouvent surendettés. Si dans le cas des entreprises et pour ce qui est du cycle investissement, le recours au crédit paraît naturel en raison même de l’importance des fonds à mobiliser, il est déjà plus problématique pour elles de recourir plus que de raison au crédit bancaire pour le financement de leur cycle d’exploitation. En situation de détérioration de leur trésorerie pouvant résulter de nombreux facteurs, les entreprises n’ont d’autre choix que de recourir davantage encore au crédit à court (voire à très court) terme – évidemment très coûteux – pour faire face à leurs
      engagements pressants.
      Lorsque la crise financière s’installe, les entreprises sont encore plus exposées au risque de raréfaction du crédit et à l’augmentation de son coût, ce qui les place devant la nécessité de réduire leurs charges – y compris en limitant leur activité productive en mettant au chômage technique une partie de leurs salariés – pour finir par déposer leur bilan afin d’éviter d’avoir à honorer leurs engagements les plus immédiats. Mais c’est en reportant leur programme d’investissement (de renouvellement ou d’extension) – voire en y renonçant – que les entreprises transmettent in fine à l’ensemble des économies industrialisées leurs difficultés, celle-ci entrant alors en récession ouverte. Quant au crédit à la consommation, plus qu’une simple commodité, il renvoie en fait à la faiblesse de la part des revenus salariaux.
      Quand le crédit se resserre, la consommation fléchit et les prémices d’une surproduction apparaissent pour transformer la crise financière en une récession durable, voire en une dépression de grande ampleur. La contraction de la demande en biens de consommation ne manquera pas de se répercuter sur l’investissement et donc sur l’emploi. De fait, c’est bien ce qui se produit en ce moment même (4ème trimestre 2008) aux Etats-Unis et en Europe où de grands constructeurs automobiles envisagent de réduire leur production, de fermer temporairement des usines ou de reporter des investissements programmés, tandis qu’un nombre impressionnant de PME mettent la clé sous la porte sous la pression des évènements. Bien évidemment, c’est sur les salariés que l’essentiel des difficultés va s’abattre tant en raison de ces fermetures d’usines que de la restructuration des systèmes productifs qui s’ensuivront (y compris sous forme de délocalisation d’industries).


    2. Crise financière et pays émergents

      La principale caractéristique des pays dits émergents est de réaliser des taux de croissance élevés, expression à la fois d’un développement accéléré mais retardataire de leur industrie. Durant la décennie 1990, caractérisée par ce que les économistes de
      la Banque mondiale et du FMI ont appelé l’intégration financière internationale, la plupart de ces pays avait d’abord bénéficié d’un afflux de capitaux étrangers venus accroître les capacités propres de financement de leurs économies (épargne domestique). Ces capitaux se sont révélés particulièrement volatils en raison de leur caractère spéculatif et se sont retirés aussi vite qu’ils ont afflué dès que sont apparues les prémices d’un décalage entre les capacités d’absorption de l’économie réelle (limitées) et les capacités de financement ainsi accumulées. Ainsi, si la crise financière actuelle devait se propager jusqu’aux pays émergents, ce serait moins en raison d’une position extérieure nette négative (engagements supérieurs aux avoirs) comme ce fut le cas au cours de la décennie 1990, que d’une position extérieure nette positive (avoirs supérieurs aux engagements). C’est du moins le cas pour les pays de l’Asie du Sud-Est et de la Russie pour ne rien dire de la Chine, nouveau venu sur la scène économique mondiale.
      La récession viendrait moins, pour eux, de la dévalorisation de leurs avoirs à l’extérieur par le double effet de la dépréciation du dollar et de la dévalorisation du capital des fonds d’investissement dans lesquels ils ont placé leurs excédents d’épargne, que de la perte des marchés extérieurs consécutive à la contraction de la demande externe en provenance des Etats-Unis et de l’Europe. Toutefois, les pays émergents ont un atout qui devrait limiter, voire éliminer les effets de la crise financière mondiale sur leurs économies : c’est le formidable potentiel de demande que constitue leur propre population.


    3. La crise financière et les pays en voie de développement

      Toute autre est la situation des pays sous-développés. Certains, à l’exemple des pays pétroliers, ont des revenus considérables qu’ils ne trouvent pas à employer autrement qu’en les plaçant en bons du trésor américain ou dans les fonds d’investissement qui entretiennent la spéculation sur les marchés financiers ; d’autres, dépourvus de ressources, sont dans un état de dénuement tel qu’ils dépendent en partie de l’aide alimentaire internationale, en partie de l’aide financière des organismes multilatéraux (FMI, Banque mondiale, Union européenne). Les premiers seront doublement touchés par la crise financière internationale actuelle en raison tant de la dépréciation du dollar (monnaie des règlements internationaux et monnaie de réserve à l’échelle mondiale) que de la perte partielle de leurs réserves de change placées dans des fonds d’investissement. Les seconds verront l’aide alimentaire et l’aide financière diminuer tant en raison de l’assèchement des ressources financières des donateurs, que de la contraction des excédents d’offre des pays industrialisés qui alimentent l’aide. En l’absence d’une offre domestique à hauteur de la demande interne potentiellement extensive ces pays connaîtront sans doute des tensions sociales d’autant plus graves au cours des mois – voire des années– à venir.


  2. Va-t-on vers une refonte totale des institutions internationales ?

    Dans un contexte de crises financière, climatique et alimentaire sans précédent, à la veille du sommet du G20 tenu le 15 novembre à Washington, les représentants des 10 000 ONG de 82 pays ont organisé pour la première fois un Forum international des coalitions nationales d’ONG. A cette occasion, les participants ont appelé l’Europe à défendre une réforme de la gouvernance mondiale qui soit au service des populations les plus vulnérables. Dans leurs « Messages du monde à l’Union européenne », les ONG appellent l’UE à revoir l’ensemble de ses politiques commerciales, agricoles, environnementales et économiques afin qu’elles contribuent à un véritable développement durable, au nord comme au sud, et à la lutte contre les inégalités
    Réunis à Paris le jeudi 30 octobre, à l’appel de Coordination SUD, la coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale, les représentants de 10 000 ONG ont remis à M. Joyandet, Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, une feuille de route pour une Europe solidaire & responsable dans les négociations internationales. A l’heure où les Etats s’interrogent sur la nécessité de réguler la mondialisation par une réforme des institutions financières internationales (Banque mondiale, Fond Monétaire International, etc.), les ONG du monde appellent l’Europe à garantir une participation réelle des pays les plus pauvres dans les instances internationales. Henri Rouillé d’Orfeuil, président de Coordination SUD, propose « la mise en place d’un cahier des charges social, environnemental et culturel susceptible d’encadrer les stratégies des acteurs économiques lors des discussions sur la refonte des institutions internationales». Bakary Doumbia, président de la FECONG (Plate-forme des ONG du Mali), fait remarquer que « La coopération au développement européenne privilégie la lutte contre l’immigration illégale, la promotion des intérêts des entreprises européennes et la lutte contre le terrorisme, au lieu de renforcer les politiques d’éducation, de santé et d’égalité entre les hommes et les femmes. ». Quant à Pour Mike Mathias, président du forum politique de CONCORD (Confédération européenne des ONG d’urgence et de développement), « le modèle européen de développement doit être remis à plat. La planète ne peut pas assumer le mode de consommation des classes aisées mondiales. Ce modèle basé sur la seule croissance économique ne permet pas de mieux répartir les richesses. »



Nous n’oublierons pas que Harry White a stipulé dans ses propositions à Franklin Roosevelt, recommandant la constitution de la BIRD et le FMI, que « Le poids relatif de chaque nation membre serait fonction de son poids économique ».





La troisième Francophonie, mythe ou réalité

Introduction

Au sens premier, le mot « francophonie » désigne l’ensemble des populations qui parlent le français à des degrés divers. Cependant la « Francophonie » est aussi une structure politique qui s’incarne dans un certain nombre d’institutions auxquelles participent des Etats et des gouvernements.

La Francophonie s’agrandit, elle s’élargit de Sommet en Sommet. Une soixantaine de pays y adhère aujourd’hui et partage certaines valeurs, certains idéaux ; idéaux de diversité de solidarité etc.… à l’heure où l’on parle d’universalisme américain – un universalisme qui impose le libéralisme économique.

« Y a-t-il un avenir, pour une Francophonie qui se cherche ? » Telle est la question que s’est posé Abdou Diouf, actuel Secrétaire Général de la Francophonie lors de la prise de ses fonctions. Telle est la question que nous tenterons d’y répondre au seuil de ce 21ème siècle ?

A nos jours, la rencontre entre Francophonie et mondialisation s’avère indiscutable.

Il est toutefois utile de préciser que cette Francophonie ne peut être un « réseau mondial de parlants français mais la première union géoculturelle organisée, pôle de solidarité, de diversité et de dialogue dans la mondialisation ». « La Francophonie est globale en ce sens qu’elle englobe tous les domaines d’activité humaine : francophonie d’entreprise, au quotidien, médiatique… ».

Dans le cadre de cet article, je souhaite m’interroger sur quelle Francophonie allait-on assister au XXI° siècle. J'évoquerai en premier lieu la Francophonie de ses origines à nos jours, liée à l’expansion coloniale, celle qu’on a baptisée la première Francophonie. Ensuite j'évoquerai la Francophonie néocoloniale, proposée dans les années 60 « par le Sud pour fonder un Commonwealth à la française », disait Michel Guillou, celle prônée par le Président Senghor. Et enfin je m'interrogerai sur la nouvelle Francophonie, « celle du dialogue et des échanges mondialisés au sein de l’union géoculturelle de langue française ». C’est la Francophonie mondialisée, tournée vers l’avenir, une Francophonie « humanitaire » et globalisée : la troisième Francophonie.


I) Histoire et faits (La Francophonie coloniale ou 1ère Francophonie)


C’est vers 1880 à l’issue du traité de Berlin dans un monde implacablement divisé entre Etats souverains et territoires dépendants que le géographe Onésime Reclus utilisait le mot « francophonie » pour désigner « l’ensemble des populations parlant français ». Pour lui, il s’agit alors d’un acte éminemment politique. « C’est faire admettre une autre manière de concevoir le monde, une autre façon d’envisager les espaces et les peuples, en fonction de la langue qu’ils partagent. Pour Dominique GALLET, la Francophonie « se veut, dès la fin du XIX° siècle, une réponse libertaire face aux idéologistes impérialistes un témoignage de solidarité face à la logique coloniale. » « La modernité d’O. Reclus ne se borne pas à ces considérations linguistiques et géographiques. Ses idéaux politiques lui permirent de conférer une autre dimension au nouveau concept », précise Xavier DENIAU. Républicain et nationaliste convaincu, Onésime Reclus trouvait dans la République française le véhicule des idéaux de liberté.

Le mot Francophonie réapparaitra en novembre 1962 dans un numéro spécial de la revue Esprit intitulé « le français dans le monde ». Ce numéro rassemblait des éminents écrivains dont un certain Léopold Sédar Senghor, agrégé de grammaire et poète de langue française qui de sa présence offrait au mot et à la notion une audience internationale. On peut noter aussi la présence de Norodom Sihanouk ou Pierre-Henri Simon, Jean Marc Léger. Et pourtant, ce n’est qu’en 1968 que le mot Francophonie réapparaitra dans le Quid, pour donner au sens le plus courant, un long commentaire jusqu’à évoquer les principaux fondateurs (notamment les présidents Senghor et Bourguiba) ainsi que les divers organismes intéressés à la défense et à la promotion de la langue française. Le mot Francophonie reste longtemps l’usage exclusif des hommes politiques, des intellectuels et des journalistes avant d’être officialisé par les dictionnaires et encyclopédies. En tout cas, l’idée selon laquelle il devrait exister une relation privilégiée entre les personnes parlant le français faisait son chemin. La Francophonie assure, en effet, une fonction de relations, de communication, et donc d’enrichissement mutuel.


II) La Francophonie néocoloniale ou 2ème Francophonie


Dans les années 1960, la Francophonie institutionnelle était fondée sur le partage d’expériences éducatives et culturelles. Elle s’est élargie de jour en jour pour intégrer d’autres formes d’échanges, et de ce fait, le concept évolue.

Depuis les « années 60, les pères fondateurs de la Francophonie comme Diori Hamari, Habib Bourguiba, Léopold Sédar Senghor souhaitaient fonder une francophonie politique qui rassemble les pays anciennement colonisés par la France ». Il ne s’agit pas d’une francophonie politique au sens galvaudé du terme, mais dans les sens où elle se préoccuperait des intérêts de la « cité francophone ». La naissance effective de la Francophonie en tant qu’entité géopolitique date de 1986. Elle a donc pris forme au premier sommet des chefs d’États et de gouvernements des pays ayant en commun l’usage du Français à Versailles.

Mais, dans les premiers temps, la Francophonie est associative. C’est un foisonnement d’associations et organisations internationales de langue française, avec une diversité de situations plus larges pour les pays intéressés ; une diversité qui concerne la langue, la situation géopolitique ou culturelle. Contrairement au Commonwealth, une institution issue directement de la transformation formelle de liens coloniaux et dont le chef est le monarque britannique, la Francophonie se veut une institution fondée sur l’égalité de droit des États membres. La France y joue un rôle prépondérant au sein du régime, mais son chef d’États ne bénéficie pas officiellement d’un statut particulier. « La France de Général De Gaulle voulait laisser d’autres acteurs le soin de construire la Francophonie sans qu’elle en prît ni l’initiative, ni la tête, de peur d’être taxée de néocolonialisme et de néo-impérialisme ». Ainsi, vu la diversité des situations des pays intéressés, la Francophonie ne pouvait prendre forme que sous forme associative. La situation du Québec, province Canada en est le parfait exemple. C’est donc une Francophonie d’associations.

Ensuite, des progrès ont été réalisés. Il s’agit de la création des institutions plus politiques : création de conférences ministérielles à caractères techniques, d’abord uniquement franco-africaines. En 1970 : avec la signature du Traité de l’ACCT : la Francophonie intergouvernementale a acquis ainsi, pour la première fois, une existence et disposait d’un instrument d’action. « Il fallut attendre 16 ans pour que le premier Sommet pût se réunir en 1986 à Versailles à l’invitation du Président français François Mitterrand ». Et depuis, la Francophonie a pu à la fois progresser fonctionnellement et s’étendre géographiquement de Sommet en Sommet. Des opérateurs de la Francophonie ont vu le jour : ce sont les opérateurs directs et reconnus du Sommet, selon la charte de la Francophonie du 22 novembre 2005 à Antananarivo qui concourent dans les domaines de leurs compétences, aux objectifs de la Francophonie tels que définis dans ledit charte. Il s’agit de

  • l’Agence Universitaire de la Francophonie ;
  • TV5 créée en 1988 est devenue la télévision internationale francophone ;
  • L’association internationale des maires et responsables des capitales et des métropoles partiellement ou entièrement francophone (AIMF créée en 1979) ;
  • Création de l’Université Senghor à Alexandrie au Sommet de Dakar (1989) ;


La Francophonie a ainsi évolué vers la solution de son principal problème institutionnel né de la contradiction entre l’existence d’une Agence à large vocation de coopération culturelle et technique fondée sur un traité international, et le développement, sans bases juridiques comparables, de structures dominantes .par la naissance d’un Secrétariat général et d’opérateurs directs constitués à partir d’associations.


III) La 3ème Francophonie, une Francophonie, tournée vers l’avenir

a) Une Francophonie qui résiste.

L’idée selon laquelle la Francophonie considérée comme l’usage de la langue française serait en recul est fausse. Être convaincu que cette régression quoi qu’on fasse est inéluctable parce que la modernité, sous tous ses aspects – les nouvelles technologies, les sciences, l’activité et les échanges économiques notamment a fait de l’anglais la langue de communication mondiale est beaucoup plus grave. Cela laisse supposer qu’on a vite baissé les bras et ignoré les efforts consentis d’année en année par l’Organisation Internationale de la Francophonie. La Francophonie a été contrainte ces dernières années, grâce au phénomène de la mondialisation à se redéfinir et à s’affirmer. Ce qui caractérise le citoyen du monde au XXI° siècle, c’est la multiplicité de ses appartenances. Ce qui constitue la valeur montante, moderne, c’est la diversité. N’est pas cela le but premier de la Francophonie. La Francophonie, comme organisation des pays ayant le français en partage, a été la première à identifier ce besoin et à faire de la diversité culturelle sa cause prioritaire. Elle est passée au fil des années d’une politique essentiellement axée sur le soutien à la langue française à une politique beaucoup plus ouverte à laquelle adhèrent plusieurs pays du monde entier.

Aussi l’O.I.F. rassemble aujourd’hui 70 États et gouvernements, dont 14 observateurs, c’est plus du double du nombre de pays qui avait adhéré à l’agence de coopération culturelle et technique créée en 1970, un tel élargissement témoigne, à lui seul, d’une politique attractive et dément l’idée d’un déclin.

b) Une Francophonie qui se reconstruit

Construire la Francophonie c’est doté à l’institution d’une personnalité juridique internationale pleine et entière. La Francophonie en tant qu’entité géopolitique a vu le jour au 1er sommet des chefs d’Etats et de gouvernement convoqué par le Président Mitterrand à Versailles en 1986. Le président Senghor disait : « Tout en nous inspirant parmi d’autres communautés, de structures et du fonctionnement du Commonwealth, nous entendions faire œuvre neuve, à la française. Il s’agissait, il s’agit toujours en ce dernier quart du XX° siècle, de préparer, pour notre ensemble francophone, voire latinophone, nous allons le voir, une communauté solide pour la réalisation de la civilisation de l’Universel, qui sera celle du troisième millénaire ».

Et pour se faire, les autorités de la Francophonie ont engagé une mutation profonde, en se donnant une dimension politique pleine :

  • la création du poste de Secrétaire Général, clé de voûte du système institutionnel francophone,
  • l’adoption des nouvelles missions stratégiques de la Francophonie, permettant de parachever la réforme institutionnelle : celle de donner une personnalité juridique à l’organisation, précisant le cadre d’exercice des attributions du Secrétaire Général.
  • l’adoption d’une nouvelle « charte de la Francophonie » qui donne à l’agence de la Francophonie l’appellation d’Organisation Internationale de la Francophonie.


Actuellement, on peut dire que la forme est constituée, il faut construire le fond. « Il faut un traité juridique fondateur de la Francophonie » propose Michel Guillou.

c) Une Francophonie qui s'ouvre à la mondialisation

La mondialisation est une réalité incontestable, fruit des progrès technologiques qui grâce au développement des transports et des communications, a fait de la mobilité et de l’échange des moteurs de l’évolution du monde dans toutes ses composantes : économique, culturelle, sociale,…

« L’émergence de réseau télématiques de type Internet pose la question d’un nouvel espace public offert aux citoyens du monde ». Cette mondialisation touche les hommes et les capitaux les marchandises ainsi que les services. Elle est irréversible et s’accélère sans cesse. Elle doit être maîtrisée. Elle transforme la planète en un « village global ». C’est la globalisation ou « globalization » La « globalization » est fondée uniquement sur la loi du marché et le libéralisme. Portée à la fois par les valeurs de l’universalisme américain et sur la puissance des Etats-Unis, elle permet en particulier à ce pays de rayonner sur l’ensemble de la planète et par conséquent, à la langue anglaise, de s’imposer comme première langue de travail diplomatique, économique et politique. La « globalization » tend à imposer un seul modèle. Elle est unipolaire.

Contrairement à l’universalisme américain, la Francophonie tend à défendre d’autres valeurs. « La Francophonie défend certains des principes des alter mondialistes et prend des dispositions de non alignement » précise Monsieur Guillou. Laboratoire de mondialisation humaniste, sa chance, c’est le dialogue des cultures. La Francophonie « prône la diversité culturelle et linguistique, la solidarité comme compagnon de la liberté et le dialogue comme outil de la paix, précise Michel GUILLOU ».


« Quel rôle peut jouer aujourd’hui la Francophonie dans la mondialisation », s’interroge Michel Guillou ? Le Sommet de Beyrouth a donné son nouveau visage à la Francophonie en prenant conscience des valeurs que portent la Francophonie et son universalisme et en mettant en relief ses différences par rapport à l’universalisme américain. La Francophonie assure une fonction de relations, de communication, et donc d’enrichissement mutuel. Elle ne peut que favoriser ce que Léopold Sédar Senghor appelle le « dialogue des cultures ». Elle est un moyen de compréhension réciproque et de solidarité entre les peuples. La Francophonie n’est pas politique, elle se préoccupe des intérêts de la « cité francophone ». La Francophonie ne saurait se confondre avec une idéologie ; elle refuse toute assimilation de près ou de loin, avec des notions en « isme », impérialisme, racisme, colonialisme, qui se définissent par la négation d’autrui et l’orgueilleuse affirmation d’une suprématie quelconque. La Francophonie n’est pas un réseau mondial de parlants français mais la première union géoculturelle organisée, pôle de solidarité, de diversité et de dialogue dans la mondialisation. L’idée d’une communauté francophone n’apparaît plus de nos jours, comme il y a trente ans, faite de nostalgie des liens anciens mais perdus, espérance activée par le désir de renouer des liens privilégiés avec les peuples d’une même communauté culturelle. La Francophonie, aujourd’hui est une idée qui a fait son chemin qui a dépassé le stade de projet : c’est une réalité. C’est une « idée neuve, un imaginaire qu’il faut concrétiser, une communauté qu’il faut inventer dans une mondialisation hostile aux valeurs humanistes » explique Michel GUILLOU.

d)... mais une mondialisation multipolaire et humaniste

La mondialisation, disait-on, transforme la planète en un village global. Un citoyen mondial est donc né. La Francophonie ne doit pas rester en marge. Dès le début de son mandat, le Secrétaire Général de la Francophonie Abdou Diouf, a posé la question lancinante du devenir de la Francophonie. Est-elle utile, répond-elle à un besoin ? En un mot, la communauté francophone a-t-elle un futur ? Non, si notre regard continue à se porter sur le rétroviseur et nous ramène à un passé non seulement révolu mais décrié, jugé sévèrement : le colonialisme. Les pays membres de l’OIF doivent se débarrasser de cette idée selon laquelle la Francophonie est une nouvelle forme de colonisation pour pouvoir aller de l’avant. Cette idée est beaucoup plus répandue chez les africains anciennement colonisés par la France. Michel GUILLOU dans son ouvrage, la mondialisation a besoin de la Francophonie insistait sur ces termes : « On cesse de regarder dans le rétroviseur. L’histoire est faite, il ne s’agit ni de néocolonisation, ni de défense, ni de nostalgie, mais d’avenir. On ne cherche pas à garder une trace, une mémoire du passé mais à œuvrer pour construire une mondialisation multipolaire et humaniste. La Francophonie est donc un concept offensif. On ne peut plus la négliger. Si ces dernières années, elle était hésitante, il faut maintenant tourner la page et la construire ». Les nations vont déjà à la mondialisation à travers le dialogue international avec les organismes internationaux et le dialogue régional avec les organisations à vocation régionale. La Francophonie met en avant les valeurs de l’universalisme francophone : liberté, solidarité, dialogue. Elle privilégie l’approche multilatérale et prime l’unité dans la diversité. Contrairement à l’universalisme américain fondé sur le libéralisme, l’universalisme francophone est un universalisme de synthèse et de dialogue. Il associe la solidarité à la liberté. La Francophonie incarne donc le rêve d’une communauté internationale fraternelle et solidaire avec pour socle la langue française. A cela s’ajoute depuis peu un autre rêve : celui d’une autre mondialisation issue des mouvements antimondialistes.


Conclusion

Depuis le Sommet de Beyrouth, l’action de la Francophonie s’inscrit dans une vision stratégique d’une mondialisation multipolaire dont elle est un pôle. Elle adopte donc le concept d’union géoculturelle et inscrit son action dans celui du 3ème dialogue, le dialogue interculturel. Elle redonne espoir et force à tous ceux partageant l’idéal francophone et prône pour une mondialisation humaniste et un monde multipolaire, en opposition de l’impérialisme américain. A l’issue du X° sommet de Ouagadougou une Francophonie nouvelle a vu le jour en confiant d’une part au Secrétaire Général de mieux doter l’institution d’une personnalité juridique internationale, et forte. Il ne s’agit pas bien entendu d’une ONU bis, et d’autre part en adoptant un plan décennal axé sur 4 grandes orientations :

  1. la promotion de la langue française et la diversité culturelle et linguistique ;
  2. la promotion de la paix, la démocratie et le droit de l’Homme ;
  3. la promotion de l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ;
  4. le développement de la coopération au service du développement durable et de la solidarité.

Ces 4 points fixent les grands objectifs de la Francophonie du 21ème siècle. Mais encore, il faut aller plus loin, un certain nombre de mesures est nécessaire. Il faut s’attacher à réussir le développement humain en répondant aux besoins de santé, modifier en faveur du projet francophone les peuples, leurs élites et leur jeunesse, favoriser la circulation des biens, des services culturels, et des personnes dans la cité francophone. Il faut en outre donner à la Francophonie sa dimension économique, accroître les moyens financiers sur la base d’un financement partagé par chacun des pays membres en fonction de sa richesse, ouvrir les chantiers prioritaires avec des outils de coopération appropriés. Il faut enfin modifier les institutions et l’organisation fonctionnelle de la Francophonie, consolider la démocratie et l’Etat de droit dans les pays membres.



Bibliographie

- La Francophonie, Xavier Deniau, Editions : PUF collection « Que sais-je ?».

- Francophonie – Puissance. L’équilibre multipolaire, Michel Guillou, Edition Ellipse, 2005

- La Francophonie : idées reçues, Claire Tréan, Edition : le cavalier bleu

- La Francophonie, François- Pierre LE SCOUARNEC - Collection Boréal Express

- Pour une ambition francophone – Le désir et l’indifférence, Dominique GALLET, L’harmattan

- L’année francophone internationale (2007), Revue annuelle CIDEF- AFI - Bibliothèque nationale du Québec

- Construire la Troisième Francophonie pour pérénniser les identités du Québec et de la France, Discours prononcé lors de la conférence au CERIUM (Centre d’Etudes et de Recherches Internationales de l’Université de Montréal) par Mr Michel GUILLOU le 30 Janvier 2008

- Site Web http://www. Francophonie.org

Vu à la télé : vu à Africa24, première chaîne mondiale de l'information pour l'Afrique

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