14 septembre 2011

"Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violence", Claude Guéant

COMMUNIQUE de la DIASCOM

A l'approche des élections présidentielles de 2012 le Président Sarkozy envoie ses lieutenants en campagne afin de garder au chaud pour le deuxième tour, les électeurs du Front National récemment abandonnés par Jean Marie Le Pen. Mais quels lieutenants ?

Un des plus proches du locataire du palais de l'Élysée, Claude Guéant, Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration en personne vient de stigmatiser au cours de l'émission "le grand Jury de RTL" du 11 septembre dernier, que les comoriens de Marseille sont à l'origine de beaucoup de violence. Au cours de la même émission, il qualifie Marseille de ville du grand banditisme. Les comoriens de Marseille en seraient l'origine de ce grand banditisme ?

La Diascom (Coordination des associations de la diaspora comorienne) s'indigne et condamne avec plus de vigueur de tels propos.

La Diascom estime que le Ministre Claude Guéant devrait présenter "des excuses publiques" après "le chaos", provoqué, à l'endroit des comoriens de France et auprès des autorités de l'Union des Comores.

Outre que les propos du ministre Guéant sont faux mais ils sont aussi incendiaires. Noter qu'un tel discours haineux a tué le jeune rappeur Ibrahim Ali, 16ans, le 21 février 1995 par des colleurs d'affiches du Front national à Marseille. Les comoriens de France ne veulent plus revivre un tel calvaire. Ils n'ont jamais réussi à cicatriser complètement les blessures de cet assassinat.

La Diascom note qu'au lendemain de la disparition en Afghanistan du jeune caporal-chef Facrou Ousseini Ali, mort pour la France, un ministre de la république, ancien secrétaire de l'Elysée pendant quatre ans et proche ami du président de la république continue à discriminer les Français en fonction de l’origine de leurs parents ou arrière parents.

La Diascom s'étonne que le ministre de la République arrive à identifier les auteurs de "beaucoup de violences à Marseille" et demande avec insistance qu'il indique avec quel instrument de mesure, avec quels indicateurs il s'est servi pour avancer des telles affirmations ?

La Diascom défie le ministre en affirmant que le nombre de délits et crimes qui serait commis par des comoriens à Marseille ne pourrait dépasser 3% de l'ensemble des délits constatés à Marseille. Cela reste minime comparé à la forte communauté présente dans la cité phocéenne. Si les comoriens auxquels Claude Guéant fait allusion sont des jeunes, la Diascom réaffirme que ceux là sont des français à part entière. Ils subissent les mêmes conditions difficiles de scolarisation et de vie que tous les jeunes banlieusards de France du fait de la politique d'exclusion du président des riches.

Les comoriens de France ont beaucoup de respect et d'admiration pour la France. La communauté comorienne de France est connue comme étant une communauté pacifique et sociable. Beaucoup d’élus locaux d’ailleurs, toutes tendances politiques confondues, peuvent d’ailleurs le témoigner.

Par conséquent, la Diascom condamne avec beaucoup de fermeté les propos du ministre Claude Guéant et appelle les français d'origine comorienne à tirer les conséquences qui s’imposent.

 
Fait à Lyon, le 13 septembre 2011


Saïd Hamidou ALLAOUI

Coordinateur régional Diascom
Coordination de Rhône Alpes

13 septembre 2011

Lettre ouverte au Ministre français de l'intérieur, Mr Claude GUEANT

Bonjour,


Veuillez trouvez ci-après une lettre ouverte de  Dini Nassur adressée au Ministre de l'intérieur, Monsieur Claude Guéant en réaction au propostenu sur la communauté comorienne de Marseille.

Bonne lecture.


Monsieur le Ministre,

Vous venez d’affirmer lors de votre dernier passage au grand jury, RTL‐LCI‐le Figaro, que les Comoriens sont à l’origine de beaucoup de violence à Marseille. Permettez‐moi, Monsieur le Ministre, de vous exprimer ma profonde indignation sur votre attitude qui s’inscrit parfaitement dans la ligne de votre politique d’exclusion et de rejet dont vous ne ménagez aucun effort pour sa mise en oeuvre.

Ce n’est pas seulement parce que vous avez iniquement stigmatisé les Français et les immigrés d’origine
comorienne que je m’insurge ; d’autres communautés subissent votre dévolu sur tout ce qui vous semble
différent. C’est malheureusement du fait que votre délit nous rappelle des tragédies encore récentes qui laissent des plaies béantes dans l’histoire immédiate. Je pense à votre maître à penser dont vous
apparaissez de plus en plus en adepte de ses méthodes les plus qu’abjectes, quand il a accusé à tort la communauté juive en Allemagne d’être à la source de la crise économique et de l’insécurité pour appeler ensuite à faire d’eux ce que certains de vos laudateurs aimeraient reproduire en France.

Je voudrais, Monsieur le Ministre, vous demander un peu de retenue dans votre guerre contre « ceux qui font que les français ne se reconnaissent pas chez eux » car si vous continuez à planifier l’expression de votre haine envers les autres, vous finirez bien par vous mettre en porte à faux avec l’une des missions historiques de tout gouvernement digne d’un peuple aussi valeureux que le peuple français : la mission régalienne de se porter garant de la cohésion de la population, de sa paix sociale et de sa sécurité. Votre xénophobie augure des tristes challenges dont la France comme tous les pays épris de paix et de liberté ne voudrait plus revivre.

Monsieur le Ministre, il nous semble que vous avez choisi de mettre en exergue votre vision de l’histoire en vous engageant dans une croisade contre l’immigration et les français ayant d’autres origines que les vôtres. C’est votre choix même s’il ne mérite pas ce sentiment qu’on appelle respect, vous êtes nombreux à l’avoir fait. Mais de grâce, ayez le courage de retrouver votre place dans les groupements politiques qui assument l’idéologie et les pratiques de la discrimination vous y serez un très bon capitaine. Mais le gouvernement français ne peut en aucune circonstance demeurer le cheval de bataille des extrémistes de votre rang.

Monsieur le Ministre, le silence de votre gouvernement comme le refus de votre famille politique de vous rappeler à l’ordre vous incite à vous magnifier à votre façon mais sachez que l’histoire retiendra surtout votre nom dans la tristement célèbre liste des artisans de la haine. Tous vos condisciples prédisaient rendre service à leur pays en voulant le débarrasser « des parasites venues manger leur pain et boire leur résurgence sociale ». Mais force est de constater que ces héros des ténèbres finissent plutôt dans les poubelles de l’histoire où ils sont jetés par leur propre peuple.

Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur de porter à votre haute connaissance, que la communauté
comorienne de Marseille reste sereine dans sa culture pacifique d’intégration et dans sa croyance de vivre ensemble. Votre agression caractérisée, n’altère en rien sa capacité de tolérance et sa volonté de contribuer autant qu’elle peut à la cohésion de la cité qui est la sienne.

Monsieur le Ministre, je vous prie d’agréer l’expression de ma grande indignation et vous souhaite un bon
rétablissement de votre état humanitaire.
Le 12 septembre 2011

Dini NASSUR
Président du Club Comores‐France

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