30 novembre 2012

Les assises de Mouigni Baraka à Dunkerque


Les raisons pour lesquelles je me lève contre les assises de Mouigni Baraka
(publié dans la Gazette des Comores )


Les 24 et 25 novembre derniers se sont tenues les assises de Dunkerque sous la présidence du Gouverneur Mouigni Baraka. Les langues se sont déliées depuis l’annonce de ces assises notamment sur Internet à cause des sommes colossales qui ont été utilisées pour des rencontres de quelq
ues heures. Comme beau nombre des comoriens de la diaspora, mon avis est très nuancé quant aux objectifs poursuivis, la manière dont elles ont été organisées, le budget alloué pour la tenue de ces rencontres et les conséquences que ces assises pourraient engendrer. Voici en trois points les raisons pour lesquelles je me lève contre les assises de Dunkerque.

Premièrement, au-delà des plusieurs milliers d’euros jetés par la fenêtre à l’occasion des assises, une question de fond se pose : Mouigni Baraka a-t-il connaissance de la manière dont les comoriens de France se sont installés ? Se sont-ils organisés selon leurs origines insulaires ? Organiser des assises pour les comoriens de Ngazidja en France n’est il pas en soi une erreur pouvant attiser le feu des quelques résidus du séparatisme qui demeurent chez certains parmi nous ? 

En effet, il convient de porter à la connaissance du Gouverneur Mouigni Baraka que depuis la fin des années 90 jusqu’à l’an 2000, les comoriens de France se sont battus contre le séparatisme, et le principal outil trouvé pour lutter contre ce fléau était de se constituer en une et unique diaspora, la diaspora comorienne de France et non une quelconque diaspora insulaire de Ngazidja ou Mwali ou Ndzuani, d’où la naissance de la Diascom. L’opération menée par Mouigni et son cabinet remet en cause plusieurs années de travail (un travail non achevé, d’ailleurs) et fait reculer la diaspora comorienne de France d’une dizaine d’années en arrière. Le Gouverneur Mouigni Baraka a amorcé le morcellement de la diaspora comorienne en trois, voire quatre entités distinctes de la diaspora. Il sera aisé à Anissi Chamsidine, Gouverneur de Ndzuani de mener des actions similaires afin de satisfaire les quelques séparatistes qui restent, à Anjouan (et Dieu sait qu’ils sont nombreux) sans que cela ait une connotation négative.


La deuxième raison de mon indignation c’est le fait de reproduire les mêmes erreurs sans en tirer les leçons des précédentes. Les conférences qui ont eu lieu à Dunkerque ne sont pas les premières, mêmes si elles ont été déclarées comme telles, « premières assises de la diaspora ». Il y a déjà eu quatre assises organisées par la diaspora dont deux à Dunkerque. Elles ont toutes été marquées par des forts moments de palabre, sans suivi par la suite La palme a été décernée au Président Sambi, qui est venu signer en région parisienne une convention avec la diaspora lors d’une grande cérémonie, le 05 décembre 2010. Depuis, plus rien. Aujourd’hui, le Gouverneur Mouigni vient s’ajouter à la liste avec le résultat qu’on connait d’avance, la montagne accouchera d’une souris. 


Mon troisième motif d’exaspération est le fait de flamber des milliers d’euros pour quelques heures de palabres. 
En effet, le cabinet du Gouverneur Mouigni Baraka a évalué à 165 000 €uros le budget devant couvrir les frais des vacances du Gouverneur et de ses amis politiques, soit un peu plus de 81 millions de nos francs. Nous n’apprendrons pas au gouverneur que l’île pour laquelle il assure la destinée traverse une grave crise liée à la gestion des ordures ménagères. J’en avais fait déjà état dans une lettre ouverte que je lui avais adressé au mois de ramadhan, à propos de ces déchets. 


Nous n’apprendrons pas au Gouverneur que le Bambao et le Hambou ont connu des fortes intempéries au mois d’avril dernier, et que cette même diaspora s’est organisée, pour venir en aide les familles sinistrées en donnant tout ce qu’elle pouvait : argent, nourriture et habits, le tout dans des containers à destination de la Grande Comore. Aujourd’hui, le Gouverneur vient démontrer à cette même diaspora que le bien-être de ses concitoyens, il n’en a que faire. Ce qui l’intéresse, ce sont des opérations de prestige pour préparer sa campagne électorale de 2016. 
Quelques milliers d’€uros pour réconcilier les notables de Marseille ; 165 000 €uros pour les assises de Dunkerque, certains disent que les dépenses réelles avoisineraient les 400 000 €uros, nous prendrons l’histoire pour témoin.


Cependant, des vérités et contre-vérités ont été dites, J’ai le devoir de porter correction. Affirmer que Mouigni Baraka a contribué à la mise en place de la chambre de commerce à Lyon est une contre vérité. Le Gouverneur Mouigni Baraka n’y est pour rien. Son commissaire chargé des Finances s’est déplacé à Lyon le 25 mars 2012 lors de l’inauguration officielle de l’association de la Maison des Comores, au même titre que plusieurs autorités des entreprises publiques ou privées des Comores. Il a du assister au Forum économique qui s’est tenu le lendemain 26 mars 2012 à la Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon pour l’inauguration de la Chambre de Commerce France Comores. 
Dire aussi que cette chambre de commerce est quasiment abandonnée est une autre contre vérité. Il est assez tôt (moins d’un an) pour faire un bilan. L’association régissant la chambre de commerce France- Comores inaugurée le lundi 26 mars 2012 est enregistrée officiellement et opérationnelle, comme l’ensemble des chambres de Commerce des pays africains enregistrés au CCI de Lyon. Grâce au forum tenu lors de l’inauguration de cette Chambre de Commerce France Comores, deux jeunes comoriens de la diaspora se sont inscrits à l’ANPI et se sont lancés dans les affaires depuis (voir Mdama, directeur de l’Agence nationale pour l’Investissement - ANPI). Grace à ce forum, le gouvernement comorien a fixé à 0% le taux de dédouanement des panneaux solaires, (Cf. le même Mdama). 
En revanche, il convient de noter que la réussite de la Chambre de Commerce France-Comores est conditionnée par une étroite collaboration entre cette institution et la CCIA de Moroni. Cet objectif est loin d’être atteint et doit être rapidement amélioré.


Saïd Hamidou ALLAOUI


Président du Club de Réflexion ULEZI
Secrétaire Général de la FEC


COMMUNIQUE

Le jeudi 29 novembre dernier, la Palestine est devenue «État observateur non-membre» des Nations unies. De ce fait, j’emboite le pas au gouvernement comorien, pour féliciter le Président de l’Etat de Palestine Mahmoud Abbas pour avoir réussi par son intelligence et son doigté à rehausser le statut de la Palestine. J’espère que cette reconnaissance sera utilisée de manière positive par les Israéliens et les Palestiniens pour relancer un processus de paix sincère.

Aujourd’hui, mes pensées vont au Président Yasser Arafat qui a initié ces combats à travers l’intifada.
Mes pensées vont aussi aux nombreuses et aux nombreux martyrs qui ont perdu la vie par les opérations kamikazes ou tués par les bombardements israéliens et autres.

Je prie Allah, que cette indépendance devienne entière et complète
Je prie de même pour tous les pays du monde, y  compris mon pays les Comores, qui sont sous domination coloniale de sortir des mainmises étouffantes des colons de toutes sortes.
Je prie ALLAH que Mayotte retrouve ses îles sœurs dans son giron naturel.

Fait à Moroni le 30 novembre 2012
                                                                                                                                                                               
Saïd Hamidou ALLAOUI
Président du club de réflexion ULEZI


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